Jean-Marc Dalpé (1957-)

Tour à tour décrit comme le Michel Tremblay ou le John Steinbeck franco-ontarien,
Jean Marc Dalpé a remporté le Prix du Gouverneur général en théâtre pour sa
pièce Le Chien en 1989. La pièce a connu un grand succès partout où elle a été
présentée par le Théâtre du Nouvel-Ontario, pièce vue dans plusieurs villes
canadiennes et en France, notamment en français à Montréal comme en anglais à
Toronto.
Prix du gouverneur général en 1989, né à Ottawa d’un père francophone et d’une
mère anglophone, le dramaturge fait ses études d’art dramatique à l’école
secondaire De-La-Salle d’Ottawa, à l’Université d’Ottawa et au Conservatoire de
Québec. Ses premières expériences l’amènent à travailler avec l’Atelier d’Ottawa, la
Comédie des deux rives, le Centre national des Arts et Théâtre-Action.
Jean Marc Dalpé s’est fait entendre sur les grandes scènes de l’Ontario français,
que ce soit à la Nuit sur l’étang, au Festival franco-ontarien, à TFO, aux contacts
ontariens ou à l’antenne de la Société Radio-Canada. Comme un des membres
fondateurs de la troupe de la Vieille 17, Jean Marc Dalpé est intimement associé à la
démarche du théâtre engagé et railleur de la Vieille 17 et du Théâtre du NouvelOntario.
Ses textes et son théâtre ont été présenté ici, comme au Québec et en France, ont
été primées dans les milieux professionnels, scolaires et communautaires. Puis, par
son écriture dramatique, Jean Marc Dalpé devient vite un pilier du théâtre francoontarien. Homme de la scène, il est aussi poète; le style de sa poésie se prête bien
d’ailleurs au récital et au spectacle (comme en témoigne Cries et Blues, par
exemple, son concert rock axé sur les textes de plusieurs poètes franco-ontariens
tels que Patrice Desbiens et Robert Dickson, qui a soulevé l’enthousiasme de la
critique.). Sa pièce Le Chien, une coproduction du Théâtre du Nouvel-Ontario et du
Théâtre français du Centre national des Arts, créée à Sudbury le 24 février 1988 à la
Caverne de Science Nord est son grand succès et sera présentée dans plusieurs
villes canadiennes, de même qu’en France. Traduite, elle a même tenu l’affiche en
anglais au théâtre Factory de Toronto et suscitera l’intérêt des Torontois, du 11
novembre au 4 décembre 1988. Le Chien obtiendra le Prix du gouverneur général,
traduite en anglais.
Auteur de neuf œuvres, dont trois recueils de poésie, Les murs de nos
villages, Gens d’ici, et d’ailleurs, il signe des pièces qui connaissent le succès :
Hawkesbury Blues, Nickel avec Brigitte Haentjens, Les Rogers avec Robert Marinier
et Robert Bellefeuille, Eddy (trad. angl. : In the Ring), Lucky Lady. Ces deux
dernières ont été jouées au Stratford Festival.

Dalpé, dramaturge, poète et comédien, aura été un personnage marquant du théâtre
franco-ontarien de Penetanguishene à Sudbury en passant par Rockland et
Hawkesbury, puis Toronto, pour aboutir à Montréal.
S’adressant aux participants des États généraux du théâtre franco-ontarien, tenue à
l’Université d’Ottawa en mai 1991, Dalpé a affirmé : « Le voyage à faire effraie mais
la réparation est à ce prix ». Il obtient le prix du Nouvel-Ontario en 1992 puis, en
1997, il reçoit le prix Le Droit pour sa pièce Eddy et fut décoré la même année des
insignes de l’Ordre des francophones d’Amérique.
Même si Jean Marc Dalpé est établi à Montréal depuis le début des années 1990, et
qu’il s’est tenu loin des planches depuis huit années, il ne s’est jamais trop éloigné
du théâtre; il a participé à des spectacles de poésie et musique, à des lectures
publiques et aux Contes urbains du théâtre La Catapulte d’Ottawa. De plus, Dalpé
assume la présidence d’honneur du Gala artistique De La Salle, à Ottawa, en mai
1998. En juin 1998, on a pu voir comme comédien dans la pièce Les Pieds dans les
plats, à la ferme Lipial, de Ripon (Québec).
Né à Ottawa, Jean Marc Dalpé a fait ses études secondaires au Collège SaintAlexandre (Limbour) et à l’école secondaire De-La-Salle (Ottawa); il a étudié le
théâtre à l’Université d’Ottawa, au Conservatoire d’art dramatique de Québec et à
Paris. Comédien, il a fait partie de plusieurs troupes et joué dans une trentaine de
pièces. Dramaturge, il a composé Hawkesbury Blues (1982) et Nickel (1984) avec
Brigitte Haentjens, les Rogers (1985) avec Robert Marinier et Robert Bellefeuille,
puis Le Chien (1987, prix du Gouverneur général), qui fut un très grand succès.
Merveilleux poète oral, il a chanté, récité, déclamé et même joué ses poèmes avec
séduction devant maints publics et en de multiples occasions. Des chansons jouent
un rôle important à l’intérieur de ses deux premières pièces, en plus de les ouvrir et
de les fermer. Les Murs de nos villages (1980), recueil de poèmes qui s’inspirent de
la vie simple des ruraux, ont été portés à la scène. Les textes de Gens d’ici (1981)
sont nés pour accompagner « une série de vignettes audio-visuelles produites par
TV Ontario et commanditées par l’A.C.F.O. »; ils disent, racontent ou chantent, avec
force rhétorique, la grandeur et les misères du Franco-Ontarien d’hier et
d’aujourd’hui. Et d’ailleurs (1984) est le fruit d’un itinéraire personnel qui a conduit le
poète d’Ottawa à Sudbury, puis de New York à Paris, d’où il est revenu avec le goût
irrésistible des entrailles d’ « icitte ».

Œuvres principales de J.M.Dalpé :
• Les Murs de nos villages, Sudbury, Prise de parole, 1980.
• Gens d’ici, Sudbury, Prise de parole, 1981.
• Hawkesbury Blues, Sudbury, Prise de parole, 1982.
• Et d’ailleurs (avec Brigitte Haentjens), Sudbury, Prise de parole, 1984.
• Nickel, Sudbury, Prise de parole, 1984.
• Les Rogers (en collaboration), Sudbury, Prise de parole, 1985.
• Le Chien, Sudbury, Prise de parole, 1987.
• Eddy, Montréal/Sudbury, Boréal/Prise de parole, 1994.
• Lucky lady, Montréal, Boréal, 1995.
• Un vent se lève qui éparpille, Sudbury, Prise de parole, 1999. (Trad. :
Scattered in a rising wind, Burnaby, Talonbooks, 2003.)
• Il n’y a que l’amour, Sudbury, Prise de parole, 1999.
Orientation bibliographique et repères archivistiques :
Beaulne, Brigitte et al., Le répertoire du théâtre franco-ontarien, Ottawa, Théâtre
Action, 1988.
Bousquet, « Robert, Les états généraux du théâtre franco-ontarien débutent : En
quête d’une nouvelle vision du théâtre », dans Le Droit, Ottawa-Hull, 18 mai 1991, p.
41.
Dalpé, Jean-Marc [sic], « Le théâtre, carrefour privilégié à l’heure de la prise de
parole », dans Le Droit, Ottawa-Hull, 27 mars 1990, p. 23.

Demers, Edgard, « Jean-Marc Dalpé [sic] au 15e Gala du Centre d’excellence De La
Salle [sic] », dans Le Droit, Ottawa-Hull, 10 avril 1998, p. 8.
Dufresne, Charles et al., Dictionnaire de l’Amérique française, Ottawa, Les Presses
de l’Université d’Ottawa, 1988, p. 110.
Dionne, René, Anthologie de la poésie franco-ontarienne, Sudbury, Prise de parole,
1991,
pp. 154-159.
Gay, Paul, La Vitalité littéraire de l’Ontario français. Premier panorama, Ottawa, Les
Éditions du Vermillon, Collection « Paedagogus » no 1, 1986, pp. 48-50.
« Jean-Marc Dalpé [sic] honoré par le Québec », dans Le Droit, Ottawa-Hull, 15
mars 1997, p. 2.
O’Neill-Karch, Mariel, Théâtre franco-ontarien : espaces ludiques, Ottawa, Les
Éditions L’Interligne, 1992, pp. 85-102; pp. 103-120; pp. 139-157.
« Jean-Marc Dalpé [sic] : Un brin de sa vie est porté à l’écran », dans Le Carillon,
Hawkesbury, [s.d.?].
« Pour Le Chien, du théâtre franco-ontarien à la Steinbeck : Jean-Marc Dalpé [sic],
prix du gouverneur-général! », dans L’Express de Toronto, semaine du 7 au 13 mars
1989.
Sylvestre, Paul-François, Le répertoire des écrivains franco-ontariens, Sudbury,
Prise de parole, 1987, pp. 29-30.
Théâtre du Nouvel-Ontario, 20 ans, [en collaboration], Sudbury, Théâtre du NouvelOntario, 1991