Lors de la guerre de 1812, la femme d’affaires Elizabeth Bertrand a joué un rôle
capital. Née à l’Arbre Croche (Cross Village) au Michigan et d’origine Métis, elle est
descendante d’un chef Outaouais. Elle épouse en juillet 1776, à l’âge de 14 ans,
David Mitchell, chirurgien au service du 8e
régiment du roi du Royaume-Uni.
Femme d’affaire :
Elizabeth Bertrand a un talent exceptionnel pour les affaires. Malgré le fait que la
compagnie fondée par le couple en 1784, Mackinac, n’appartient qu’à son mari, c’est
elle qui la dirige. Et, bien qu’elle ne soit pas la seule femme à pratiquer la traite des
fourrures, sa compagnie est la plus importante de la région des Grands Lacs à
l’époque. Le rayonnement de la compagnie comprend plusieurs états américains, et
une partie de l’Ontario d’aujourd’hui.
Guerre de 1812 :
Le gouvernement britannique a beaucoup de respect et d’estime pour Bertrand, qui
est très entreprenante et qui possède une vaste connaissance des cultures
européennes et autochtones. Respectée par ces derniers, qui la surnomment
« Reine des fleurs », elle reçoit d’eux l’Isle Ronde, en 1814, afin d’honorer le rôle
qu’elle a joué durant la guerre. Ses relations cordiales avec les autochtones lui
permettent de les convaincre de se ranger derrière les forces britanniques, et de
défendre le pays contre les forces américaines. Son intervention permet à l’île
Mackinac de se trouver à nouveau en mains britannique, sans qu’un seul coup de
feu ne soit tiré. A la fin de la guerre, les britannique restituent l’ensemble des forts
capturés, trahissant leurs alliés autochtones.
Après la guerre :
Harcelée et accusée par les américains d’espionnage, menacée d’emprisonnement
à Détroit, Elizabeth Bertrand quitte furtivement l’île Mackinac, en canot durant la nuit.
Elle y retourne plus tard pour poursuivre le commerce de fourrure, mais la montée
de compétiteurs américains fait perdre de l’importance à sa compagnie.
Vie :
En plus de gérer le poste de traite, Elizabeth Bertrand exploite une ferme prospère
et sa famille connais l’aisance. De 1816 à sa mort, elle exploite une ferme, un
commerce de fourrure et des magasins de détail aux îles Drummond et Mackinac.
Orientation bibliographique et repères archivistiques :
Armour, David Arthur, « David Mitchell », dans Dictionnaire biographique du
Canada, vol. VI, pp. 561-564.
Dufresne, Charles et al., Dictionnaire de l’Amérique française, Ottawa, Les Presses
de l’Université d’Ottawa, 1988, pp. 50-51.
Femmes de vision : fiches biographiques et stratégies d’intervention
pédagogique, Lucie Brunet et al., [Ottawa], Association des enseignantes et des
enseignants franco-ontariens, novembre 1991, n.p.