Diane Desloges (1892-1945) et Béatrice Desloges(1895-1957)

Symboles de la lutte des franco-ontariens pour l’enseignement en français, Diane
(1892-1945) et Béatrice (1895-1957) Desloges seront appelés les « gardiennes de
Guigues » en rappel de leurs gestes, parmi les plus dramatiques de la lutte contre le
règlement 17. Elles font naissance à Ottawa, ou elles fréquentent l’école modèle
d’Ottawa afin de faire carrière dans l’enseignement.
Carrières d’enseignantes :
Diane Desloges débute sa carrière en enseignement à Longtinville et à Saint Joseph
d’Orléans, tandis que Béatrice Desloges va enseigner à South Indian et à Moose
Creek. Les deux sœurs sont embauchées pour enseigner dans l’école Guigues
d’Ottawa en 1915. Toutes deux s’opposent au règlement 17, en vigueur depuis 1912
qui leurs interdits d’enseigner en français plus d’une heure par jour. Une commission
scolaire avait été établit par le gouvernement afin de remplacer la commission
scolaire élue et dirigée par Samuel Genest. En 1915, la commission scolaire
usurpatrice a demandé une injonction afin d’empêcher les sœurs Desloges
d’enseigner à l’école Guigues. Celles-ci refusent de se plier à l’injonction accordée
par le Juge Riddell, et continuent d’enseigner. Les autorités provinciales refusent de
verser leurs salaires, et menaces de retirer leurs brevets d’enseignement. Interdites
d’accès à l’école Guigues, elles ouvrent des classes clandestines. Leurs élèves les
suivent d’abord dans la chapelle de la rue Murray, puis dans la paroisse NotreDame. Finalement, elles s’installent dans un local au coin des rues Guigues et
Dalhousie. Pendant plus de deux mois elles enseigneront dans ces salles de classes
clandestines et elles deviendront un symbole de la résistance au règlement 17.
Jamais elles ne seront payées pendant cette période d’enseignement clandestin. La
commission scolaire séparée sera éventuellement réintégrée, et les sœurs Desloges
pourront alors être rémunérées.

Vie :
Elles se marient au cours des années 1920, et elles doivent quitter l’enseignement
en vertu de la loi qui interdit aux femmes mariées d’enseigner. Diane Desloges part
s’établir à Montréal ou elle meurt en 1945. Béatrice Desloges restera à Ottawa ou
elle meurt en 1957.
Orientation bibliographique et repères archivistiques :
Dufresne, Charles et al., Dictionnaire de l’Amérique française, Ottawa, Les Presses
de l’Université d’Ottawa, 1988, p. 117.
Fonds Béatrice-Desloges, P266, Centre de recherche en civilisation canadiennefrançaise, Université d’Ottawa (Guide des archives du CRCCF, p. 70).
Journal Le Droit, Ottawa, 16 août 1945, p. 12.
Journal Le Droit, Ottawa, 24 septembre 1957, p. 3.
Livre d’or de l’école Guigues, Ottawa, Section Notre-Dame de la Société Saint-JeanBaptiste d’Ottawa, [1916]